Nouvelle publiée le 01 juin 2021

Boîte à outils hivernale de l'APWA - Quelle langue parle votre chasse-neige?


Wilf Nixon, Ph.D., P.E., PWLF, Président, Professional Snowfighters Association, Iowa City, Iowa; membre du sous-comité de l’entretien hivernal de l’APWA

Vous ne pensez peut-être pas que vos chasse-neige (ou tout autre véhicule) parlent une quelconque langue, mais de plus en plus, les véhicules sont capables de « parler » non seulement aux autres véhicules, mais aussi à l’infrastructure dans laquelle ils circulent. Et je pense que cette capacité présentera des avantages importants pour les opérations d’entretien hivernal.

Alors que nous ne sommes qu’au début de ce qui sera possible avec des véhicules entièrement connectés (et en particulier, lorsque les véhicules seront entièrement connectés à l’infrastructure), il existe au moins deux applications de cette technologie des véhicules communicants qui ont de grandes implications pour les opérations.

La notion de préemption des feux de circulation n’est pas nouvelle, bien sûr, mais l’extension de la préemption des feux de signalisation aux chasse-neige semble être une tendance croissante. Les principes de base sont simples : lorsqu’un chasse-neige s’approche d’un feu de circulation, il envoie un signal aux feux pour qu’ils passent au vert et permettent au chasse-neige de continuer sa route, sans qu’il soit nécessaire de s’arrêter à l’intersection.

Cela présente des avantages évidents lorsque vous avez un de ces longs tronçons avec de nombreux feux consécutifs, qui peuvent être chronométrés de telle sorte qu’une fois que vous avez obtenu un feu vert, vous l’obtiendrez tout au long de la route, à condition de respecter la limite de vitesse. Le problème, c’est que les chasse-neige roulent souvent plus lentement que la vitesse autorisée, surtout pendant une tempête hivernale, et dans ce genre de situation, il faut beaucoup de temps pour passer tous ces feux merveilleusement minutés! La préemption va augmenter considérablement l’efficacité des chasse-neige dans cette situation. Il existe sans doute d’autres situations où la préemption sera également très utile. J’ai entendu certains superviseurs dire que la préemption avait réduit la durée de leurs parcours jusqu’à 20 % dans certaines circonstances. Bien sûr, votre kilométrage peut varier en fonction du nombre d’intersections signalisées sur un itinéraire, mais des améliorations de cette nature en matière d’efficacité devraient certainement être envisagées.

En ce qui concerne la question de la préemption, notez que l’obstacle à la mise en œuvre n’est pas la technologie (la technologie est disponible depuis plusieurs années maintenant). La question est plutôt d’ordre juridique : est-ce que votre État ou votre ville vous autorise à utiliser la préemption pour les chasse-neige? Elle est généralement autorisée pour les autres véhicules d’urgence, mais jusqu’à récemment, cela n’incluait pas les chasse-neige dans la plupart des endroits. Apparemment, on commence à s’apercevoir que les véhicules d’urgence dits « standards », tels que les ambulances et les camions de pompiers, ne peuvent pas se rendre sur place en cas de tempête hivernale sans l’aide des chasse-neige. Qui l’eût cru!

Un autre exemple, un peu plus récent, de chasse-neige « parlant » à l’infrastructure a été testé par le ministère des Transports du Minnesota l’hiver dernier. Ils ont équipé un petit nombre de leurs chasse-neige pour qu’ils puissent envoyer un signal à un panneau à messages variables lorsqu’ils le dépassaient. Le panneau affichait alors un message indiquant « chasse-neige devant », avertissant ainsi les usagers de la route qu’ils pourraient devoir ralentir à l’approche des chasse-neige sur la route devant eux. L’objectif ici est évidemment la sécurité. Un nombre affligeant de chasse-neige sont heurtés par derrière chaque hiver par des conducteurs qui ne les voyaient pas ou étaient trop distraits pour les voir.

On peut argumenter qu’un message sur un panneau aérien n’est pas susceptible d’attirer l’attention d’un conducteur qui, autrement, ne serait pas en mesure de comprendre que le gros nuage de neige sur la route devant lui renferme probablement un chasse-neige. C’est peut-être vrai, mais malheureusement, nous ne pouvons nous occuper que des conducteurs que nous avons, et non des conducteurs que nous aimerions! Et si les avertissements de ce type ne retiennent pas forcément l’attention de tous les conducteurs, le concept peut être considéré comme un test de systèmes qui interagiraient directement avec les autres véhicules (fournissant ainsi un avertissement au conducteur à l’intérieur de sa voiture plutôt que sur un panneau à l’extérieur du véhicule) et qui pourraient, avec le temps, devenir une interaction avec les véhicules entièrement automatisés (bien que la technologie actuelle suggère qu’ils ne seront pas sur la route par mauvais temps avant quelques années au moins).

Pour moi, ce qui est vraiment intéressant dans ces deux développements, ce n’est pas ce qu’ils peuvent faire maintenant (bien que cela puisse avoir un impact considérable), mais la promesse de développements futurs qui peuvent avoir un impact encore plus grand. Lorsque nos travailleurs sont sur la route pour déneiger, le temps est généralement mauvais et la visibilité est souvent réduite. Les technologies qui peuvent améliorer la sécurité de nos travailleurs sont un atout considérable et méritent d’être suivies de près au fur et à mesure de leur développement. Soyez prudent!

Vous pouvez communiquer avec Wilfrid Nixon par téléphone au 319 594-4447 ou par courriel à wilf@psassoc.org.


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