Nouvelle publiée le 29 avril 2019

Découvrez la signalisation active


Par Jean-Patrice Desjardins


La conduite automobile du 21e siècle subit une mutation avec l’arrivée des tableaux de bord avec écran numérique et des téléphones intelligents. Ces nouvelles sources de distraction imposent d’attirer l’attention des automobilistes avec une nouvelle approche pour signaler la présence des obstacles de la route : la signalisation active.

Cette nouvelle forme de signalisation s’explique facilement lorsqu’on examine le déplacement de véhicules dans une section de la route où il n’y a pas de visibilité, soit dans une courbe prononcée ou en amont d’une butte importante. On parle ici de la configuration d’une route ne permettant pas au conducteur de voir la congestion devant soi. Lorsqu’il y a un réel danger de collision arrière.
Ce sont des endroits connus par le Ministère des Transports (MTQ) et par les municipalités comme étant les plus mortels ou, du moins, rassemblant le plus grand nombre d’accidents routiers.

Le cas de l’autoroute 440
Un des cas les plus probants dans la région de Montréal est celui de l’autoroute 440, entre le boulevard Industriel et le boulevard des Laurentides. Le tracé de la route est parfaitement droit, mais deux éléments sont en présence pour compromettre la sécurité des usagers. Il y a d’abord cette butte importante pour permettre le passage du chemin de fer sous la route. La visibilité au pied de la butte ne permet pas de voir si le trafic est arrêté de l’autre côté.

Ensuite, le trafic y est justement très dense, selon certaines périodes de la journée ou de la semaine.

Pour prévenir les accidents, ici causés par la vitesse des véhicules en redescendant la butte (il devient impossible de freiner à temps en voyant apparaître la marée de véhicules arrêtés), la présence d’une signalisation spécifique s’impose et c’est ici qu’entre en scène la signalisation dite active.

Elle est active, car le temps de réaction, suivant la détection de la présence d’une congestion, est très court. Selon les configurations choisies par le client (ministère ou municipalité), cela peut prendre moins d’une minute ! «Cette technologie permet une détection très efficace. Dès que les radars ont détecté la congestion en aval, un signal est lancé vers un panneau placé en amont», explique l’ingénieur Patrick Lauzière, vice-président technologie et développement à l’entreprise Orange Traffic.

Sur un grand panneau jaune (couleur du danger), un signal clignotant apparait. «Préparez-vous à arrêter», indique en tout temps le panneau, mais l’attention du conducteur est doublée grâce au signal clignotant activé par l’analyse faite par les radars, qui ont capté le ralentissement ou l’arrêt des véhicules.

D’autres applications
Les exemples d’application possibles de la signalisation active sont multiples. On a qu’à penser à la sortie en descente et en courbe du pont Jacques-Cartier à Montréal ou encore à la sortie de l’autoroute 640 est, à la jonction de l’autoroute 40 à Charlemagne.

Dans ce dernier cas, le défi était plus important, car la configuration des voies est plus complexe. La présence de congestion dangereuse est différente selon les moments de la journée et les radars doivent donc analyser de façon indépendante les trois voies de l’autoroute dans chaque direction.

Une technologie importée
La technologie utilisée par ce système de signalisation active existe depuis plusieurs années dans certaines régions des États-Unis et c’est une mission que l’on doit adopter en s’inspirant de ce qui se fait en bonnes pratiques ailleurs dans le monde pour l’appliquer chez nous.

«Devant des cas comme celui de la 440, le rôle du concepteur de cette signalisation active, ici la firme CIMA+, est d’abord de protéger le public, de réduire les accidents. Orange Traffic leur a donné la possibilité de le faire en créant des solutions inspirées de ce qui se fait aux États-Unis», explique Patrick Lauzière. «C’est un partage de connaissances qui fait réellement avancer le Québec en termes de signalisation routière.»

Le temps dira si la signalisation active fonctionne bien. Il faudra attendre les statistiques du MTQ, qui publie périodiquement le nombre d’accidents pour chaque route du Québec.

Patrick Lauzière y croit à cette signalisation active, une technologie qui s’impose avec l’arrivée de nouvelles distractions sur les routes. «On est distrait de toutes les façons, aujourd’hui, avec tous ces appareils présents sur nos tableaux de bord.»

Récemment, le bilan routier du Québec a pris une tangente positive. Comment faire pour la maintenir? «Quand la route te parle, tu lui fais confiance. La présence d’un clignotant ramène les yeux à la bonne place et augmente l’attention du conducteur face aux dangers de la route», conclut Patrick Lauzière.


Info : Catherine Fugère, catherine.fugere@orangetraffic.com

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